Pollutions, mobilisations environnementales et territoires : le cas des écosystèmes fluviaux et littoraux de Port Saint-Louis du Rhône à Marseille

Date : 9 novembre 2017

Lieu : IMERA, maison des astronomes, 2 place Le Verrier, 13004 Marseille.

 Avec le soutien du Labex DRIIHM et des OHM Vallée du Rhône, Littoral Méditerranéen et Bassin Minier de Provence .

Organisatrices :

Carole Barthélémy, LPED, AMU.

Valérie Deldrève, IRSTEA.

Isabelle Laffont-Schwob,  LPED, AMU

Juliette Rouchier, LAMSADE, CNRS-Paris Dauphine, GDR Policy Analytics.

 

      Depuis quelques années, dans un périmètre littoral géographique assez restreint, entre l’embouchure du Rhône et Marseille, les questions de pollution génèrent des mobilisations qui ont en commun de remettre en cause les activités industrielles du fait de leurs impacts sur les écosystèmes fluviaux et littoraux. Ceux-ci se déclinent depuis le fleuve Rhône, dans le transfert potentiel des micro-polluants (PCB) et de polluants industriels et domestiques depuis l’aval ; autour des zones post-industrielles de Port-Saint Louis, Fos/Mer et de l’étang de Berre et enfin, le plus à l’est, la ville de Marseille. Concernant le massif des Calanques, les eaux littorales sont le réceptacle des eaux usées traitées de la ville et des effluents de l’usine d’alumine de Gardanne et dont une partie de l’espace terrestre est polluée par l’héritage d’industries métallurgiques et chimiques datant du 19ème siècle. En relation avec des impacts environnementaux et sanitaires multiples, des mobilisations d’habitants et d’usagers ont émergé et émergent à des périodes variées.   

     Dans le cadre de ces mobilisations, des interactions se nouent entre habitants et usagers, industriels, services de l’état et scientifiques à des échelles d’action diverses du local au national. Par exemple, un lien semble actuellement se tisser entre les problèmes des boues rouges (ayant un  impact sur le littoral marseillais et le territoire de Gardanne) et d’autres mobilisations concernant la réhabilitation d’anciens sites industriels. On retrouve certains acteurs dans différentes arènes militantes, où ils défendent des visions plus intégrées et à une échelle qui dépasse un seul cas de pollution – cette dernière approche étant souvent soutenue par des associations généralistes environnementales de niveau national. Dans ce contexte, les données scientifiques sont utilisées soit pour accuser l’industrie, soit pour légitimer le droit à rejeter. La communauté scientifique doit donc s’interroger sur les outils qu’elle peut mettre à disposition pour accompagner ses débats. Il s’agirait de co-construire et diffuser des informations pertinentes et proposer des innovations pour remédier ou limiter les effets des activités industrielles en s’appuyant sur des dispositifs existants. Cela permettrait de faire émerger une approche globale et non plus segmentée des relations entre les territoires et les pollutions. Ce séminaire se propose donc de réfléchir à la façon de créer des espaces de confrontation, d’échanges et de discussion mêlant des acteurs qui ne produisent ou ne s’approprient pas les mêmes connaissances, voire les mettent en doute lors de controverses.

     Il s’agit de faire dialoguer des chercheurs investis sur ces territoires et des représentants d’associations ou de collectifs sous la forme d’ateliers. Chaque atelier portera sur un enjeu ou une controverse : après deux présentations de 20 minutes par un chercheur et un militant local, une interaction avec la salle sera mise en place dans une table ronde de 40 minutes, où trois personnes spécialisés par le sujet rejoindrons les orateurs. Trois ateliers sont proposés. 

     En fin de journée, un « grand témoin apportera, pour chaque atelier, son analyse des processus en place sous l’angle de la question de la science participative ou des rapports sciences sociétés

 Programme :

9h - Introduction par les organisatrices et Robert Chenorkian, directeur du Labex DRIIHM

 9h30 – 11h  Atelier 1 : Mais où vont les pollutions ?

      Dans cet atelier, nous souhaitons discuter de la difficile connaissance et appréhension du devenir d’effluents pollués qu’ils soient d’origine solides, liquides ou gazeux dans l’espace et dans le temps. Comment rendre compte de la diffusion des pollutions (en terre, en mer, dans les cours d’eau) sur les territoires concernés? Sommes-nous « cernés » par les pollutions ?

 Intervenants : Cedric Granier (PROTEE, Univ. Toulon) et Jacques Carle (Port Saint-Louis du Rhône).

 Table ronde : Pascale Prudent (LCE, AMU), Yves Noack (CEREGE, CNRS), Carole Barthelemy (LPED, AMU)

 

11h-11h30- Pause-Café

 

11H30 -13H - Atelier 2 : Pollutions et impacts sanitaires : controverses et invisibilités

      L’impact sanitaire des pollutions est un sujet conflictuel sur les territoires envisagés. les données sanitaires restent partielles, discutées et controversées. Elles atteignent difficilement l’objectif poursuivi qui serait d’introduire des éléments pouvant être facilement saisis par les habitants ou les usagers. Comment arriver à appréhender autrement les potentiels impacts sanitaires des pollutions ?

 Intervenants :Fréderic Ogé (retraité CNRS) et Aline Frosini (CIQ Clapiers Jean de Bouc, Gardanne)

Table ronde : Xavier Daumalin (TELEMME, AMU), Isabelle Laffont-Schwob (LPED, AMU), Juliette Rouchier (LAMSADE, CNRS)

 

13h-14h30 - Déjeuner

 

14H30-16h Atelier 3 - Comment concilier la prise en compte de la pollution et l’habitabilité des territoires ?

     La pollution génère des conflits dont on ne pourrait sortir que par une victoire du plus « fort » (souvent le pollueur) au détriment du plus « faible » (le pollué). Beaucoup de mobilisations proposent, au contraire, des solutions intermédiaires. En ce sens, la pollution peut aboutir à de nouvelles manières de penser le devenir des territoires, à se saisir de ce que serait une cohabitation possible entre un amoindrissement des activités potentiellement polluantes et de leurs impacts et un cadre de vie sain.

 Intervenants : Christelle Gramaglia (IRSTEA, Montpellier) et Rolland Dadena (Association Santé Littoral Sud, Marseille)

 Table ronde : Valérie Deldreve (IRSTEA, Bordeaux), Samuel Robert (ESPACE, CNRS), Raquel Bertoldo (ESPACE, AMU)

 

 16h-17h Regard sur la journée –  Isabelle Stengers, Philosophie des Sciences, Université Libre de Bruxelles.

 

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